Avec l’aide d’une part des chiffres de l’Ifrap (www.ifrap.org) et du dernier rapport annuel de la SNCB, on peut faire une comparaison approximative (tenant compte des deux ans d'écart) des performances japonaises, françaises et belges.
Le Japan Railways Group (JRG), société publique a été privatisée en 1987. Il transporte 90% des passagers japonais et exploite 95% des lignes. Entre 1980 et 2000, le nombre de travailleurs est passé de 413.000 à 172.000 agents. L’endettement de la Japan National Railway (dont le JRG fait partie) a baissé de 4.600 milliards de yen d’endettement à 1.200 milliards entre 1987 et 2000.
Côté belge, en dépit d’un accroissement constant de la productivité et une baisse régulière des effectifs (- 5% en 2004), du chemin reste à faire. Ainsi, le nombre de voyageurs transportés par agent est de 50.000 environ au Japon pour 5.500 à la SNCB, soit dix fois moins (tableau : ligne 2/ligne 3). Le nombre de voyageurs transportés par km par an (ligne 2/ligne 1) est également environ dix fois moins important que les chiffres japonais : 50.424 contre 433.920. Le nombre de voyageurs par agent par kilomètre est de 2,52 au Japon et 1,56 en Belgique.
Ces comparaisons ne disent rien bien sûr de la géographie, du confort (en nette amélioration à la SNCB) ou du nombre de voyageurs par train ou encore des Japonais réputés « travailleurs stakhanovistes ».
Mais, même avec leurs limites, ces questions méritent d’être posées à une société – la SNCB - soutenue par l’Etat et qui affiche un endettement de 8,345 milliards d’euros (y compris investissement TGV) en 2005, soit environ 850 euros par habitant (contre 2,130 milliards en 1999, merci Etienne Schouppe). De façon sans doute plus pertinente encore, Karel Vinck comparait la SNCB avec son homologue suisse, où la productivité par agent était supérieure de 50%.
Quant à la SNCF, autre fleuron du service public européen, avec à peu près le même personnel, le JRG japonais transporte dix fois plus de passagers par km que la SNCF et neuf fois plus de passagers par agent. Selon l’Ifrap, « si on appliquait les normes japonaises à la SNCF, celle-ci fonctionnerait avec 14.500 agents au lieu de 145.000 pour le trafic voyageurs. Idem pour le fret, la JRG a besoin de quatre fois moins de personnel par tonne transportée. Appliquée à la SNCF, cela ferait une économie de 4,95 milliards d’euros. »
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SNCF (2002)* |
JRG (2002)* |
SNCB (2004) |
1 |
Longueur des lignes en km |
31.735 |
20.165 |
3.536 |
2 |
Nb de voyageurs transportés par an |
870 millions |
8.750 millions |
178,3 millions |
3 |
Personnel |
178.893 |
172.000 |
32.289 |
*Avec l'aimable autorisation de l'IFRAP
PS : Lire aussi "SOS NMBS", de Paul Huybrechts, Editions Houtekiet (en néerlandais). L'auteur revient sur la gabegie et l'incurie des chemins de fer belges (résumé dans Trends Tendance - 1er juin 2006).
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