L’affaire Fehriye Erdal qui vient de filer à l’Anglaise suscite quatre réflexions :
- La lenteur effrayante de la justice : l'affaire démarre en 1999.
- Le coût de la surveillance des terroristes en Belgique. Erdal est sous surveillance depuis 1999. Depuis le 17 février, pas moins de huit équipes de quatre personnes se relayaient pour éviter sa fuite. En vain. Quel coût pour la collectivité ?
- La liberté presque totale de mouvement de Mme Erdal en « résidence surveillée » alors que armes et munitions sont découvertes à sa résidence de Knokke le 27 septembre 1999. A comparer aux centaines de simples réfugiés clandestins qui sont parqués en centres fermés.
- La qualification de l’activité de Fehriye Erdal. De deux choses l’une : ou bien Erdal, en « résidence surveillée » à Bruxelles, au domicile de son organisation, le DHKP-C, d’où serait parti, selon La Libre, la revendication d’un attentat meurtrier commis à Istanbul le 24 juin 2004 par cette organisation, est une « militante d’extrême gauche » non-extradable. Mais alors l’Etat turc est un Etat non-démocratique qui n’a pas vocation à entrer dans l’Union européenne. Ou bien l’Etat turc offre toutes les garanties démocratiques d’un futur membre de l’UE (y compris sur le délicat problème de la peine de mort) et, dans ce cas, Mme Erdal est une terroriste à garder en détention avant son extradition demandée par Ankara.
Je pense que tout ceci est du show organisé. La Belgique s'est débarrassée d'un personnage encombrant. Comment aller prouver que cette personne était bien surveillée comme on le dit. Même si l'on aime pas Onkelinckx et De Waele ce sont plustôt les personnes qui étaient chargées de surveiller cette terroriste qui devraient passer à la trappe. Par contre si les Ministres en question étaient au courant et ont laissé faire alors eux aussi doivent y passer. Es ce que ceci mérite aussi d'affréter un jet ministériel aux frais du contribuable ?
Rédigé par : Nemrod | 07 mars 2006 à 15:48
Faire la lumière sur ce qui s'est réellement passé est important. Les explications des ministres étaient confuses.Je ne pense pas que cela justifie une commission d'enquête, mais le parlement est dans son rôle en essayant de comprendre l'enchaînement des faits.
Rédigé par : Cyril | 07 mars 2006 à 16:01
La Belgique est souvent cornichonne dans ce genre d'affaires. Cela semble une tradition (souvenons-nous d'un des 13 Palestiniens de l'Eglise de la Nativité "réfugié" et retrouvé dans les milieux interlopes molenbeekois). Dans un genre un peu différent, l'évasion de Dutroux n'était pas mal non plus. Ou récemment, la démission du patron de la Sûreté pour des raisons "personnelles". Je note le sourire pepsodent de Laurette Onkelinx plus sûre que Dieu le père de n'être pas inquiétée, quoi qu'elle fasse.
Rédigé par : Alexis de Tocqueville | 07 mars 2006 à 16:46
Much ado about nothing. Le tintamarre médiatique prouve que les journaux n'ont vraiment rien à se mettre sous la dent...
Rédigé par : cedlex | 07 mars 2006 à 16:47
Ouais, en effet, appeler Erdal une militante comme une militante du PS ou de la FGTB... Marrant. Y paraît que les eurosceptiques turcs en font leur choux gras. Tant mieux.
Rédigé par : Mango | 07 mars 2006 à 16:51
Je pense comme cedlex mais les journaux devraient parler que des gens biens et qui font de bonnes choses, les autres finiraient par disparaître puisqu'ils n'auraient plus la vedette, comme les enfants non! Les féliciter quand ils agissent bien et les ignorer quand ils se comportent mals.
Quand aux commissions d'enquête,on ne connaitra jamais la vérité, c'est juste se permetre de se donner bonne conscience,
sorry mais le sourire con-descendant et "tout va très bien madame la Marquise " de Laurette me tape sur les nerfs :-)
Rédigé par : barjomen | 07 mars 2006 à 21:59
Il est tout à fait sidérant que la Belgique admette sur son territoire le siège d'une organisation que l'UE reconnaît comme terroriste.
Ainsi donc, le lendemain de la condamnation de Erdal, la police a fait une "descente" dans les bureaux du DHKP-C. C'est FERMER ces bureaux qu'il aurait fallu faire. Onkelinckx et De Waele sont des clowns, et mettent tout le pays dan l'embarras. Démission!
Rédigé par : paul | 08 mars 2006 à 08:22
Faut-il que nos LOIS dans l'U.E. confondent le traitement à appliquer à des "gens sans lois" avec celui normalement réservé aux citoyens ordinaires, ceci sous le couvert politique de respecter ces "droits de l'homme" 1949 ? Et durant SIX années (1999-2005) où ces sans-lois sont laissés libres de s'activer contre la vie d'autrui, ailleurs? Un ridicule européen de plus.
Où reste cette notion de "qualité" dans la confection des lois par nos si nombreux parlementaires? Quelle est leur adéquation face aux réalités extrêmes du terrorisme? On jargonne depuis des années, sans solution claire: nos juristes sont à l'oeuvre, piano. Leurs travaux ont déjà été questionnés; nos magistrats sont eux forcés d'interpréter "par vide ou par inadéquation de substance"...
On comprend pourquoi les sondages publics conduits en 2005 sur 18 pays européens - plus les USA et la Turquie - donnent une crédibilité moyenne de 25% aux représentants élus. UN seul bon sur QUATRE? Le gravité du cas invoqué ici mérite de recueillir une large réaction citoyenne. Et les éclaircissements devront dépasser les seuls murs et "manoeuvres" d'un hémicycle où les esprits sont passablement échauffés par l'atmosphère préélectorale ...
En invoquant l'irresponsabilité, "les fautes" de la Sécurité de l'Etat et/ou celle de la Police fédérale, on tire une nouvelle fois sur le lampiste. Pitoyable procédé pour démotiver nombre de fonctionnaires dans leur travail parfois ingrat. Il y a là un "calcul politicien ou une légèreté" dont les mobiles méritent clarification! Car les gauches de l'U.E. n'ont jamais apprécié un Etat "potentiellement policier", ni la notion de "renseignement" (Qui surveillerait qui? Cela leur fout la frousse!). Amoindrir l'efficacité des services de sécurité est ainsi depuis longtemps dans les visées du SP-A (entre autres): pour finalement mieux en "assujettir" les missions? Pas étonnant alors que les têtes de ces services soient "évincées" l'une après l'autre. Les gêneurs iront, ailleurs, par voie de promotion ou pire, de garage.
La journalistique RTBF relate l'événement dans son style coutumier: noircir un P. Dewael (inconséquent, il est vrai), puis faire entendre la doucereuse L. Onkelinx avec son allusion à "Alice aux pays des Merveilles"?]. La tournure de cette bévue illustre une fois de plus la lâcheté d'acteurs populistes (Mme O. et certains coreligionnaires). Au deuxième degré, on découvre l'effet comportemental de ces "collectifs" dont l'activisme tétanise lesdits populistes et finit par réellement entraver toute opération de terrain! Questionnons donc ces flous accumulés et le pourquoi de ces "retards d'instruction" sur des cas réellement dangereux.
Peut-on compter sur le fait que les audits "comités R et P" ne seront pas vite enterrés? Une analyse "organisationnelle" des instructions données et des opérations menées clarifiera j'espère ces responsabilité partagées entre le Min. Justice (lente et entravée à dessein par des milieux droits-de-l'hommisme?) et celui de l'Intérieur (autorité sur des "opérationnels" qui sont réduits au rôle de simples surveillants, sans pouvoirs effectifs d'intervention!).
Rédigé par : E.G. Simon | 08 mars 2006 à 13:52
"La Belgique est souvent cornichonne dans ce genre d'affaires"
Il n'y a pas que la Belgique. D'autres nations ont été confrontées à des problèmes similaires.
Selon la loi, et il faut s'en féliciter, Mme. Erdal était "présumée innocente" jusqu'au moment de sa condamnation.
Aujourd'hui, tout le monde essaye de tirer son épingle du jeu. Reste à savoir à quel titre des associations, jugées terroristes dans leur pays, peuvent avoir pignon sur rue en Belgique. Même aujourd'hui, elles sont nombreuses.
Autres questions: Qu'elles ont été les instructions données à la sûreté de l'Etat pour surveiller une personne assignée à résidence ? Quels sont les moyens dont dispose réellement la sûreté de l'Etat pour assurer ses missions ?
Malgré les beaux discours d'Alice au pays des Merveilles, les moyens mis en oeuvres sont trop souvent en-dessous des minima requis.
Il est facile après coup de faire appel aux comités P et R pour se couvrir (et en même temps couvrir d'oprobre les autres ministres). Doit-on rappeler les tristes évènements du Heysel dont il a été démontré, après enquête, qu'une carence flagrante des moyens mis à la disposition des forces de l'ordre à l'époque était en partie co-responsable de la mort de 36 personnes.
Les palestiniens du Hamas, hier chassé de leur pays, sont aujourd'hui au pouvoir. Terroristes ou élus démocratiques ?
Quelle serait la position de le Belgique si demain le parti de Mme. Erdal était au pouvoir ?
Vu de l'extérieur, tout attentat est vu comme un acte terroriste. Il est condamnable à juste titre. Vu de l'intérieur, c'est un acte de résistance.
Le Royaume-Uni a poursuivit les membres de l'IRA pour les attentats commis en Irlande et sur le sol Britanique. Puis, il a décidé de négotier avec le même IRA.
Il est aisé de hurler avec les loups et de réclamer la fermeture de tous les bureaux de partis considérés comme "dangereux". A l'époque de Mobutu, le parti de M.Kabila avait ses bureaux à Bruxelles. Fallait-il les fermer ?
Mme. Erdal est pousuivie en Belgique pour des faits délictueux. Qu'elle soit condamnée et expulsée en fonction des accords d'extradition passé avec la Turquie est de bon droit. De là à fermer les bureaux du DHKP-C, il a un pas qu'il serait dangereux de franchir. Nous ne sommes aux ordres d'aucune autre nation. Là, réside notre force.
Rédigé par : Jean-Philippe | 08 mars 2006 à 17:16
Retour aux années '70s: la France avait accueilli comme "réfugié politique" l'Ayat. Komeyni et son gentil entourage, puis vu leur retour triomphal au pays après 1979.
Vu avec le recul de l'histoire, la condition du peuple d'IRAN a-t-elle gagné (#liberté#) ou régressé grâce à cette attitude d'accueil à l'européenne? Et le reste du monde a-t-il connu une amélioration de ses relations avec l'ancienne Perse? Toute tentative de vraie démocratisation y fut étouffée sous l'emprise du mental de ce "réfugié" du passé, puis son clonage par de tristes conservato-successeurs.
D'où on pourrait (naïvement?) conclure que l'accueil généreux mais finalement crédule de gens de "non-loi" doit rester exceptionnel dans nos pays à pratique démocratique. Sinon d'être accompagné de mesures spéciales (et coûteuses: qui les paie?), mesures rendues publiques, avec une moindre hypocrisie de la part des milieux politiques ou droit-de-l'hommistes qui y poussent puis s'empressent de se défiler lorsque survient un gros problème de responsabilité publique!
Rédigé par : E.S. | 08 mars 2006 à 17:58
Sénateur,
Vous présentant comme dissident à Auderghem après avoir déserté Bruxelles-Ville (ou vous vous étiez pourtant parachuté il y a quelques années à peine), vous perdez à mon sens toute espèce de crédibilité.
Et ne veneez pas jouer sur les mots en arguant du soutien de la totalité de la section locale du PRL, cela pourrait donner des idées à toutes les sections locales du FDF.
Votre manière de donneur de leçons sur tous les sujets passe tant que vos actes sont en adéquation avec vos paroles.
Mais ce n'est clairement pas le cas. Cette candidature qui ne pourra, c'est mathématique, que déforcer le MR qui pourtant n'en a pas exactement besoin à Bruxelles, vous rabaisse au niveau d'un vulgaire Daniel Ducarme.
Je pense que vous avez du talent pour dénoncer les vices de la Wallonie et de la francophonie belge. Mais vous n'avez manifestement pas la carrure de faire partie de la solution à ce problème, ni en Wallonie, ni à Bruxelles.
Finalement, je ne suis pas sûr que le jugement d'Yvan Mayeur sur votre compte soit tellement déplacé.
Un électeur.
Rédigé par : Memepotage | 08 mars 2006 à 18:03
Cher courageux anonyme,
Non seulement j'ai le soutien de toute la section du PRL d'Auderghem, mais - comme vous l'aurez constaté - les hautes autorités du MR m'ont soutenu.
La vérité, monsieur - et oui, elle existe n'en déplaise à certains - c'est que monsieur Gosuin ne veut pas faire de liste commune ou un accord avec le PRL d'Auderghem.
Comme c'est le FDF qui n'a pas voulu fusionner avec le PRL mais rester une fédération à plusieurs composantes, il ne manquerait plus que cela que le FDF choississe les représentants du PRL.
Pour les attaques perso, merci de lever le voile...
Rédigé par : Alain Destexhe | 08 mars 2006 à 18:16
Clair que Memepotage est venu taper son p'tit commentaire ici sans avoir visité le post consacré au sujet (et ses commentaires).
Personnellement, je suis pour une scission complète de l'ancien PRL avec le FDF. Si ça le déforcera au départ, cela lui permettra pourtant, à moyen terme, de regagner des votes (grâce au message plus clair et plus cohérent qu'il tiendra).
Rédigé par : Anti-PS Man | 08 mars 2006 à 19:54
Je ne sais pas si Destexhe sauvera la Wallonie et Bruxelles, mais je suis certain que ce ne sera pas Gosuin qui a déjà été ministre pendant 10 ou 15 ans. Au fait quelle trace a-t-il laissée ?
Rédigé par : Anti-FDFMan | 08 mars 2006 à 21:50
"Selon la loi, et il faut s'en féliciter, Mme. Erdal était "présumée innocente" jusqu'au moment de sa condamnation."
tant que l'on y est, se féliciter du bureau bruxellois et de l'attentat meurtrier du 24 juin 2004 !
Rédigé par : kette | 09 mars 2006 à 00:27
Navrant constat, une fois de plus ...
que de devoir lire sur ce blog la rage destructrice de l'un ou l'autre prête-nom, de surcroît anonyme (et payé peut-être avec nos propres deniers publics?). Agit-il ainsi pour compte d'éminences dérangées par le fait qu'on ose ouvertement débattre de vérités si bien dissimulées à l'honnête électeur?
Plusieurs blogs (dont celui-ci) sont pourtant utiles, parce qu'on y aborde des questions de FOND sur le fonctionnement de notre démocratie (ou plutôt nous nous permettons de questionner nombre de ses dysfonctionnements et en proposer des éléments de résolution)! Certains tentent donc de construire (l'esprit entrepreneurial doit exister en gestion publique); d'autres s'emploieront toujours à détruire => c'est une constante humaine.
Que l'on soit d'opinion libérale - plus volontiers personnelle - ou que l'on accepte d'appartenir à une obédience, l'important n'est-il pas d'oser répondre à ce que tant de gens de "bon sens" aimeraient voir changer, dans le sens d'un mieux-être ou d'un mieux-faire?
Visiblement il y a des êtres sous-lambda qui aspirent au contraire ...
Rédigé par : E.G. Simon | 09 mars 2006 à 00:28
Kette,
Il existe des écoles pour apprendre à lire. Vous feriez bien d'y prendre des leçons.
Tant que la loi protège la présomption d'innocence, nous évitons les arrestations arbitraires et les détentions sans jugement.
Mais peut-être préférez-vous la loi Turque qui permet l'enfermement basé sur de simples présomptions ? Sans parler de l'instruction des affaires judiciaires qui se font toujours à charge.
Je ne glorifie aucun attentat, que du contraire. Mais à condamner sans preuve, on juge sans savoir. Que reste-t-il alors de la justice ?
A moins que, comme d'aucun en ce pays, vous ne souhaitiez jouer les dictateurs d'opérette. ;-)
Rédigé par : Jean-Philippe | 09 mars 2006 à 08:41
Jean-Philippe
Ce que l'UE reconnaît comme terroriste, la Belgique considère comme militante. (sic)
L'avenir donnera raison à qui de droit.
Rédigé par : kette | 09 mars 2006 à 11:53
Pour ceux qui prétendaient que le PRL était mort, je souligne que le sénateur le cite à plusieurs reprises... Comme quoi.
Rédigé par : Super Wallon | 09 mars 2006 à 12:04
Le vrai coupable dans cette histoire, c'est surtout le très lamentable Marc Verwilghen qui a laissé à son successeur une situation totalement pourrie parce qu'il ne voulait pas heurter socialistes et écolos, qui ne peuvent voir une "révolutionnaire" (gaucho-speak pour "terroriste") sans se mobiliser en sa faveur. Rappelez-vous, ils avaient joyeusement pétitionné en faveur d'Erdal, en compagnie d'ailleurs de la gauche caviar européenne, Danielle Mitterand en tête.
Rédigé par : HP | 09 mars 2006 à 18:17
"Le vrai coupable dans cette histoire, c'est surtout ..."
Ravisez-vous HP : Lisez donc Le Soir de ce W-E. On y commente largement le fait que dès 1999 Laurette O. (Oh, la s.) avait été tenue au courant des risques réels de ladite Erdal et de son groupe TERRORISTE.
Mais voilà, pour des gauches de l'U.E. le fait que la Turquie soit un Etat encore normalement policier était de trop pour imaginer d'envoyer cette "pauvre salope" dans les mains de la Police ou de son armée.
Après 6 ans de dissimulation et de résistance hasardeuse, la justice belge ayant enfin pu faire son boulot sans trop d'entraves, l'horreur est révélée au grand jour!
Combien d'autre cas anologues sont "pending"?
Rédigé par : E. G. Simon | 12 mars 2006 à 15:24