La congestion des grandes villes belges, Bruxelles en particulier, ne cesse de s’aggraver. Dans les années 80, on prévoyait une saturation totale du Ring de Bruxelles à l’horizon 2005. Ces prédictions ne sont pas loin d’être réalisées.
Si le parc automobile ne cesse d’augmenter, on a aussi, dans le souci honorable de « rendre la ville à ses habitants, piétons et cyclistes », réduit considérablement les voies d’accès et l’espace dévolu aux voitures et camions. Cette évolution était sans doute nécessaire, mais quelle alternative à l'automobile ?
En raison d’une opposition parfois idéologique au « métro lourd », Bruxelles attend toujours une vraie ligne nord-sud. Alors que Lyon propose quatre lignes de métro et Barcelone cinq, la capitale belge possède seulement une ligne Ouest-Est à deux fourches qui s’arrête aux 19 communes et une ligne circulaire (non achevée) sur la Petite Ceinture. Leur succès est éclatant puisqu’elles transportent la moitié des usagers de la STIB ! Il semble que ni le tram ni le bus ne constituent à eux seuls des alternatives valables pour les automobilistes, comme l'a montré le parking Stalle couplé au tram. Leur vitesse commerciale globale est « bloquée » à 17 km/h malgré les investissements consentis ces dernières années. Le RER se fait attendre.
Pascal Smet, ministre de la Mobilité, propose pour 2006-2010 d’effacer 250 points noirs et de porter à 90% le taux des lignes de tram en site propre. Le parc roulant va être largement amélioré. Mais aucun nouveau « tunnel pour tram » n’est envisagé (notamment Chaussée de Charleroi et Chaussée d’Alsemberg). Or, les automobilistes ne quitteront leur engin que pour une alternative rapide et confortable. Seuls le métro et le RER me paraîssent remplir ce contrat.
Je crois qu'il faut donc poursuivre le réseau du métro. Le coût du kilomètre de métro varie entre 25 millions et 50 millions d'euros, l'équivalent de 12 km de site propre de tram. Mais Bruxelles est, par habitant, la seconde région la plus riche d'Europe et ... sa capitale. Peut-être que ce titre envié mérite un métro digne de ce nom ?
PS. Votre blog favori -:) est le "Blog de la semaine" de la Tribune de Bruxelles (interview dans la version papier). A noter aussi que Emir Kir nie toujours le génocide arménien. Le Soir consacre 5 pages à "La société belge est-elle capable de se réformer". J'y exprime mes différences avec Laurette Onkelinx. Des interventions très intéressantes d'Alain Eraly (cela n'étonnera personne), Marcel Gauchet, Michel Jadot, Pierre Pestiau et d'autres sur l'Irlande, la France,.... A lire et à garder.
Si l'on considère que, selon la FEBIAC, les navetteurs prennent leur voiture surtout à cause du confort et de la rapidité, et l'on considère que le trajet en RER sera évidemment moins confortable et qu'en moyenne 10% plus long parce qu'il faut, dans 98% des cas, prendre aussi au moins un autre moyen de transport, comment le RER peut-il persuader les navetteurs de quitter leurs voitures? Et que se passera-t-il lors de la libéralisation du rail qu'on nous annonce? La conséquence inévitable, selon l'expérience dans d'autres pays, est une importante hausse des prix. De quoi renvoyer les gens tout de suite à leurs voitures.
Rédigé par : M. Bailey | 29 août 2006 à 20:58