Retrouvez-moi sur www.destexhe.be
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14 février 2007 | Lien permanent | Commentaires (3625) | TrackBack (0)
Ce blog a 6 mois. J'ai essayé de partager avec vous des réflexions, des convictions ou de vous présenter des exemples étrangers avec comme fil conducteur la nécessaire modernisation de la Belgique et de ses régions. Les 162 notes postées ont suscité plus de 4 200 commentaires souvent (mais pas toujours!) de qualité. Merci à tous pour votre contribution. J'ai beaucoup appris de l'expérience. Il est temps, je crois, de faire une pause. Je vous laisse sur ces jolis mots d'Abraham Lincoln écrits en 1860.
"Vous ne pouvez pas créer la prospérité en décourageant l'épargne. Vous ne pouvez pas donner la Force au Faible en affaiblissant le Fort. Vous ne pouvez pas aider le salarié en anéantissant l'employeur. Vous ne pouvez pas favoriser la fraternité humaine en encourageant la lutte des classes. Vous ne pouvez pas aider le pauvre en ruinant le riche. Vous ne pouvez pas forcer le caractère et le courage en décourageant l'initiative et l'indépendance. Vous ne pouvez pas aider les hommes continuellement en faisant pour eux ce qu'ils pourraient et devraient faire eux-même".
Au revoir et merci.
04 juillet 2006 | Lien permanent | Commentaires (40) | TrackBack (0)
Deux fois par an, en janvier et en juillet, c’est la ruée. Dès le petit matin du 2 janvier ou du 1er juillet, on se presse dans les magasins pour profiter des soldes. Certains économisent pour s’offrir l’impayable blouson, l’inaccessible paire de chaussure à –30 ou –50%. Parfois même, c’est l’ "émeute". Les soldes sont certes permises à d’autres moments, pour travaux d’embellissement, lors de fermeture ou de déménagements, mais la période reste limitée.
Aux Etats-Unis, les soldes sont permanentes. Les magasins présentent les nouvelles collections au consommateur. Dès la moitié du stock écoulé, le reste est soldé à des prix défiant toute concurrence. Tout le monde s’y retrouve : les gens aisés, impatients, achètent sans tarder la nouvelle collection et en font profiter les gens plus modestes qui, à intervalle régulier, peuvent se payer des chemisiers ou des chaussures de grande marque pour quelque 20 dollars. Les vendeurs, également restent rarement avec des invendus et peuvent proposer quatre fois par an au lieu de deux des nouveaux produits.
En Belgique, le maintien des soldes deux fois par an répond-il encore à l’évolution des habitudes de consommation et au besoin des commerces ? Beaucoup de commerçants semblent demandeurs d’une évolution plus souple en la matière.
03 juillet 2006 dans Economie et social | Lien permanent | Commentaires (42) | TrackBack (0)
Selon le cabinet Mc Kinsey, "le travail au noir ferait perdre à l'Etat près de 30 millards d'euros par an rien qu'en recettes fiscales. 20% de la population travaillerait au noir à temps plein, partiel ou de manière sporadique. L'économie souterraine représente 22% de notre produit intérieur brut. Quatre pays de l'Union font pire: la Grèce, l'Italie, l'Espagne et le Portugal (entre 23% et 29%)."
Trends Tendances, 1er juin 2006
01 juillet 2006 dans Sans commentaire | Lien permanent | Commentaires (44) | TrackBack (0)
L'entreprise flamande Imro a décidé de développer ses activités de "call centers" en Bulgarie. Le résultat est stupéfiant. Si les locuteurs francophones parlent déjà le français avant d'être engagés, plus de 350 jeunes bulgares ont déjà appris le néerlandais lors de stage d'immersion de 8 semaines, une durée suffisante pour maîtriser 2 500 mots. Si on vous propose un nouvel opérateur pour l'électricité, un billet d'avion ou si vous appelez pour une réclamation, vous avez de plus en plus de chance de tomber sur un opérateur de l'Est de l'Europe ou du Maghreb.
Pour l'entreprise, il s'agit d'un développement, non d'une délocalisation. D'une part, les activités de comptabilité, prospection, marketing,... restent en Belgique. D'autre part, chez nous, le taux de rotation du personnel est très élevé : 2 mois en moyenne. Peu de personnes acceptent de faire ce travail pour de longues périodes. En échange de leur formation, les Bulgares s'engagent à prester 6 mois, mais la plupart restent beaucoup plus longtemps car la rémunération est supérieure aux salaires du marché local.
L'entreprise belge peut ainsi pleinement profiter des opportunités du marché en plein développement des centres d'appels. Un exemple positif de mondialisation, qui bénéficie à des entrepreneurs belges audacieux ainsi qu'à l'emploi en Bulgarie et en Belgique.
30 juin 2006 dans Economie et social | Lien permanent | Commentaires (21) | TrackBack (0)
Je suis tombé sur une édition de 1958 d'un Guide du Voyageur au "Congo Belge et Ruanda-Urundi " qui rassemble en un volumineux ouvrage aussi bien des considérations pratiques que des leçons d'histoire, d'anthropologie et de géographie sur les anciennes colonies.
Aujourd'hui, l'intérêt du guide est double. Il réside, d'une part, dans les représentations d'une époque révolue qu'il véhicule. Sa lecture offre un véritable voyage dans le temps qui commence dès son ouverture à la vue de l'austère portrait de Léopold II qui trône en préface. On mesure plus encore le temps parcouru depuis la publication de ce document d'histoire à la lecture du chapitre sur la physionomie "des nègres" (sic). Le guide est d'une étonnante exhaustivité. On y trouve par exemple l'énumération complète des tarifs de la chasse (30.000 FB pour un gorille ; 50.000 pour un rhinocéros noir !) ou encore une liste très longue d'hôtels pour accueillir les voyageurs. Le guide est aussi un véritable cadastre du pays. Les régions du Congo y sont décrites avec une grande précision ...des randonnées sont proposées dans le sud Kivu,...
D'autre part, il montre le développement des infrastructures routières et ferroviaires qui existait en 1958 et la possibilité d'y circuler, beaucoup plus grande qu'aujourd'hui où la capitale n'est presque plus reliée par voie terrestre au reste du pays. Le Congo revêt tant de potentiel, tant de richesse. On ne peut qu'espérer voir un nouveau guide de ses régions s'éditer prochainement. Un guide qui mènera le voyageur dans un pays sûr et démocratique. Cette semaine, la RDC (République démocratique du Congo) lance sa campagne électorale en vue des élections présidentielle et législatives du 30 juillet. Un appel aux urnes très attendu, par les Congolais mais aussi par la communauté internationale.
29 juin 2006 dans Société | Lien permanent | Commentaires (28) | TrackBack (0)
Nous traversons une grave crise de la démocratie et de la gouvernance publique. Bien sûr, la presse fait son travail de même que l'opposition. Chacun sent bien, comme dirait Didier Reynders, que ces pratiques se passent "ici et maintenant".
L'audit du logement social est catastrophique. Van Cau est réélu, on ne sait trop comment, avec 82%. Remarquable enquête hier du Soir sur les pratiques écoeurantes (désolé pour les âmes sensibles et politiquement correctes) des Daerden (ministre et député) à Liège.
Mais l'été est là, avec la chaleur, les apéros, la coupe du monde, la disparition tragique des deux petites filles,...
Elio Di Rupo et le PS peuvent souffler, la crise est passée. Les sondages ne sont pas bons, mais pas dramatiques non plus. Le PS a retrouvé son arrogance, distribuant les "c'est indigne, ...c'est indécent" et fustigeant tous ceux qui dénoncent un système plutôt que des dérives individuelles. Répétons-le : même si elles diffèrent en sens et en gravité, toutes les "affaires", depuis celle du cabinet de madame Arena, relèvent pourtant de la particratie institutionnalisée et de l'hégémonie du PS.
La crise est passée, rien n'est réglé.
Et puis, il y a la pension à 1.000 euros ... en 2011. Le PS retrouve son terrain favori, le social gratuit. C'est évidement démagogique et indécent, lorsqu'on sait que nombre de professions gagnent seulement 1.200 euros par mois et que le taux de remplacement de la pension dans le secteur privé n'est, aujourd'hui, que de 35% environ. Mais ça fonctionne toujours et en 2011 tout le monde aura oublié.
PS. Et avec l'été, on ne vous garantit plus un post quotidien...
28 juin 2006 dans Gouvernance | Lien permanent | Commentaires (63) | TrackBack (0)
Avec l’aide d’une part des chiffres de l’Ifrap (www.ifrap.org) et du dernier rapport annuel de la SNCB, on peut faire une comparaison approximative (tenant compte des deux ans d'écart) des performances japonaises, françaises et belges.
Le Japan Railways Group (JRG), société publique a été privatisée en 1987. Il transporte 90% des passagers japonais et exploite 95% des lignes. Entre 1980 et 2000, le nombre de travailleurs est passé de 413.000 à 172.000 agents. L’endettement de la Japan National Railway (dont le JRG fait partie) a baissé de 4.600 milliards de yen d’endettement à 1.200 milliards entre 1987 et 2000.
Côté belge, en dépit d’un accroissement constant de la productivité et une baisse régulière des effectifs (- 5% en 2004), du chemin reste à faire. Ainsi, le nombre de voyageurs transportés par agent est de 50.000 environ au Japon pour 5.500 à la SNCB, soit dix fois moins (tableau : ligne 2/ligne 3). Le nombre de voyageurs transportés par km par an (ligne 2/ligne 1) est également environ dix fois moins important que les chiffres japonais : 50.424 contre 433.920. Le nombre de voyageurs par agent par kilomètre est de 2,52 au Japon et 1,56 en Belgique.
Ces comparaisons ne disent rien bien sûr de la géographie, du confort (en nette amélioration à la SNCB) ou du nombre de voyageurs par train ou encore des Japonais réputés « travailleurs stakhanovistes ».
Mais, même avec leurs limites, ces questions méritent d’être posées à une société – la SNCB - soutenue par l’Etat et qui affiche un endettement de 8,345 milliards d’euros (y compris investissement TGV) en 2005, soit environ 850 euros par habitant (contre 2,130 milliards en 1999, merci Etienne Schouppe). De façon sans doute plus pertinente encore, Karel Vinck comparait la SNCB avec son homologue suisse, où la productivité par agent était supérieure de 50%.
Quant à la SNCF, autre fleuron du service public européen, avec à peu près le même personnel, le JRG japonais transporte dix fois plus de passagers par km que la SNCF et neuf fois plus de passagers par agent. Selon l’Ifrap, « si on appliquait les normes japonaises à la SNCF, celle-ci fonctionnerait avec 14.500 agents au lieu de 145.000 pour le trafic voyageurs. Idem pour le fret, la JRG a besoin de quatre fois moins de personnel par tonne transportée. Appliquée à la SNCF, cela ferait une économie de 4,95 milliards d’euros. »
SNCF (2002)* |
JRG (2002)* |
SNCB (2004) | ||
1 |
Longueur des lignes en km |
31.735 |
20.165 |
3.536 |
2 |
Nb de voyageurs transportés par an |
870 millions |
8.750 millions |
178,3 millions |
3 |
Personnel |
178.893 |
172.000 |
32.289 |
*Avec l'aimable autorisation de l'IFRAP
PS : Lire aussi "SOS NMBS", de Paul Huybrechts, Editions Houtekiet (en néerlandais). L'auteur revient sur la gabegie et l'incurie des chemins de fer belges (résumé dans Trends Tendance - 1er juin 2006).
27 juin 2006 dans Economie et social | Lien permanent | Commentaires (10) | TrackBack (0)
"Je suis très fâchée de voir à quel point la logique du cumul entre la fonction de bourgmestre ou d'échevin et celle de député est préjudiciable. Pour tout le monde : la Région (bruxelloise) devient souvent l'addition de 19 petites logiques."
Isabelle Durant, au Soir
"Je suis sûr que nos concitoyens ont l'intelligence et la maturité démocratique pour faire la distinction entre les faits incriminés, trop nombreux mais qui restent individuels et la famille socialiste, où les militants et élus travaillent beaucoup et bien."
Elio Di Rupo, au Soir, à propos des affaires.
"C'est décevant, inélégant. J'espère ne jamais tomber aussi bas"
Elio Di Rupo, dans la même interview à propos de Didier Reynders accusé par Elio Di Rupo de "se réjouir du malheur des autres".
"Les journalistes du quotidien ont cessé le travail à 17H30 et un préavis de grève signé par l'Association des journalistes professionnels, la SDR et les 3 syndicats a été déposé".
Michel Konen, rédacteur en chef de La Libre annonçant une "édition inhabituelle" de La Libre, ce week end.
26 juin 2006 dans Sans commentaire | Lien permanent | Commentaires (18) | TrackBack (0)
Un coup de coeur pour une nouvelle librairie Prométhée qui se situe à Bruxelles rue de Laeken, 60, à deux pas de la place Sainte-Catherine. Economie, politique, histoire,... : vous y trouverez sinon le bonheur, tous les livres de vos vacances. A visiter.
25 juin 2006 | Lien permanent | Commentaires (5) | TrackBack (0)
"En politique, baissez la tête pour éviter les couteaux, levez les pieds pour franchir les pièges et riez. Et lorsque vous ne saurez pas de quoi rire, riez surtout de vous: c'est un sujet inépuisable."
Pierre Juillet, cité dans Le Monde dans un portrait de Marie-France Garaud.
Un courier des lecteurs dans Le Vif/L'Express du 16 juin 2006
"Encore une fois, Alain Destexhe a osé pointer du doigt des dysfonctionnements de notre "démocratie" ( Le Vif/L'express du 9/6 à propos des élections communales). J'habite Herstal, dont le bourgmestre Namotte a décidé de prendre sa retraite ( à peine quelques mois avant les élections communales), pour céder sa place à Frédéric Daerden (fils de), alors qu'il n'y a même pas encore eu d'élections. Le plus ridicule, c'est lorsque ces mêmes personnalités disent aux gens de ne pas voter pour un parti d'extrême droite, jugé antidémocratique."
24 juin 2006 dans Sans commentaire | Lien permanent | Commentaires (15) | TrackBack (0)
Je reçois ce témoignage d’un indépendant de 66 ans :
« J’ai 66 ans. Je suis arrivé en Belgique en 1975. Après environ 12 mois de travail comme salarié, je m'installe comme indépendant en 1976. Fin 2004, à 65 ans, j’ai fait valoir mes droits à la pension. J’espérais à peu près 500 euros par mois étant donné que j’ai une carrière équivalant environ à 2/3 de la pension minimale d'indépendant (750 euros pour 45 ans de carrière). A ma stupéfaction, l’administration (l'INASTI ) m’a fait savoir que, puisqu'elle a découvert que j'avais une carrière mixte, cette carrière ne compte maintenant que 28,25/30èmes, et que pour obtenir 2/3 de la pension minimale, je devais travailler et cotiser au moins encore 5 trimestres (la 2ème moitié 2004 et, au moins, les 3 trimestres 2005). Je me suis exécuté et ai continué à travailler jusqu'à la fin 2005 (un trimestre de plus donc) en payant les cotisations fixées par l'administration.
Fin 2005, je refais valoir mes droits à la pension espérant enfin atteindre les 2/3 de carrière. Mais non : cette fois-ci, l’administration me signifie dans sa décision que mes cotisations pour les derniers 2 trimestres 2004 et les 4 trimestres 2005 ne seront pas non plus comptées pour ma carrière car elle (administration) les considère comme "période pour laquelle des cotisations d'un montant inférieur au seuil minimum ont été payées pour une activité principale exercée après l'âge de la pension". Pourtant, je répète, c'est elle-même qui m'avait fixé ce montant. A qui est donc la faute ?
L'administration me propose de me rembourser la pension due à partir de mes 65 ans ainsi qu'une partie de mes cotisations à la caisse d'assurance sociale versées "inutilement" pour les derniers 6 trimestres, et elle ne me fixe qu'une pension de 306 euros par mois à partir du 1er janvier 2006.
Evidemment, je ne suis pas satisfait de cette solution et me renseigne à droite et à gauche sur mes chances de gagner si je vais en recours au Tribunal du travail. Le délai de recours étant écoulé, je décide quand même d'accepter l'offre de l'administration. Je lui remets donc le formulaire Mod. 74 (93) rempli. Mais il se produit un nouveau coup de théâtre : l'administration révise sa décision (offre) précédente. Cette fois-ci elle refuse de compter pour ma pension encore 2 trimestres de ma carrière d'indépendant, à savoir les 2 premiers trimestres 2004. Et ceci sous le prétexte que d'après ses renseignements obtenus entre temps, mon revenu pour l'année 2001 avait été inférieur (de 200 euros seulement !!) au revenu minimum fixé pour cette année. Or, l'administration ne m'a jamais informé de l'existence de cette condition "revenu minimum annuel". Ainsi, ma pension déjà honteusement misérable est réduite de 306 à 291 euros par mois.
Tel est donc le fruit de mon travail et de cotisations ininterrompues à la caisse d'assurance sociale pendant presque 30 ans. A la lumière de ce qui m’arrive, il me semble que la pension « solidaire » par répartition est plutôt du vol qualifié. Si toutes les cotisations sociales accumulées, je les avais placées en banque, j’aurais certainement aujourd’hui une pension nettement plus importante. Par ailleurs, je constate que la pension de survie (pour les personnes n’ayant jamais cotisé) est nettement supérieure à la mienne. Vous avez dit justice sociale ? »
23 juin 2006 dans Economie et social | Lien permanent | Commentaires (34) | TrackBack (0)
L'OCDE vient de sortir l'édition 2006 de ses "Perspectives de l'emploi" et du rapport qui l'accompagne: "Stimuler l'emploi et ses revenus".
Si l'organisation basée à Paris remarque que tant des pays à forte protection sociale qu'à faible protection obtiennent d'excellentes performances en matière de création d'emploi, ces pays utilisent toutefois des recettes communes. A partir de celles-ci, l'OCDE, préconise de :
Le plus difficile, estime l'OCDE à juste titre, c'est la volonté politique de convaincre une population inquiète et réticente de l'utilité de ces réformes pour l'avenir.
22 juin 2006 dans Economie et social | Lien permanent | Commentaires (8) | TrackBack (0)
Selon la conclusion du bulletin du CRISP consacré au manifeste In de Warande, ce dernier serait l'expression d'une "Flandre néo-libérale, aux accents thatchériens et parfois, darwiniens, sûre d'elle-même", une "Flandre arrogante" et "donneuse de leçons". Pour une étude qui prétend vouloir apporter aux lecteurs "certains éclairages de nature objective" sur l'opuscule, les qualifications choisies sont pour le moins caricaturales.
L'étude du CRISP propose deux démarches. D'abord, un exposé "sans commentaire" et "sans interférence" des réflexions du groupe In de Warrande. Un effort quasi pédagogique qui a au moins le mérite de faire front au contenu du manifeste, plutôt que de détourner le regard, ce qui du côté francophone a été l'attitude la plus répandue. Vient ensuite une partie d'analyse destinée à donner aux lecteurs les éléments de contexte (réactions politiques au manifeste ; résolutions du Parlement flamand depuis 1999; "autres" manifestes flamands) propres à éclairer les intentions ou encore la légimité du manifeste.
Si les auteurs s'accordent pour dire que la valeur scientifique des chiffres des transferts est contestable, ils ne proposent, hélas, aucune analyse chiffrée personnelle. Le bulletin s'attèle à décrédibiliser le manifeste à travers quelques vastes réflexions, mais ne lui oppose aucune réplique sérieuse. Le voeu "d'objectivité" qui parcourt l'étude est trahi à maintes reprises par les préjugés des auteurs. D'après ces derniers, ceux qui considèrent que les problèmes économiques de la Wallonie alimentent le séparatisme et que les transferts empêchent les Wallons d'affronter lucidement leur situation seraient des partisans d'une "vision darwinienne" où "la solution des problèmes économiques passe par le démantèlement des avantages sociaux".
Qui peut croire que c'est avec ce genre d'arguments que l'on va s'opposer aux revendications flamandes ? A quand un débat plus serein ?
21 juin 2006 dans Belgique, Economie et social | Lien permanent | Commentaires (23) | TrackBack (0)
Un des enjeux des élections législatives de 2007 sera l'avenir de notre pays. Début décembre 2005, un groupe de personnalités flamandes publiait le “Manifeste In de Warande ”, un appel clair à l’indépendance de la Flandre. L’originalité du Manifeste est sa focalisation sur des critères socio-économiques et non, comme par le passé, sur un tissu de revendications identitaires. Le manifeste est désormais disponible en français. En voici, sans commentaires, les thèses principales.
La Flandre contribuerait largement au niveau de prospérité du sud du pays. Le Manifeste évalue à 10 milliards d’euros par an les transferts nord-sud : 2 milliards pour Bruxelles et 8 pour la Wallonie. Soit près de 1.800 euros par an et par Flamand et près de 7% de la richesse régionale flamande. Par comparaison, l’Allemagne de l’Ouest ne verserait «que» 4% à l’Allemagne de l’Est.
La structure fédérale actuelle de la Belgique nuit à la capacité d’adaptation du pays. Non seulement elle est inefficace (effritement du processus de décision) mais une partie des objectifs vise à atteindre un consensus pour le maintien du système lui-même et non des décisions indispensables à la modernisation de l’outil.
Les difficultés des trois Régions sont très différentes. La Wallonie connaît un chômage d’environ 15% avec des poches supérieures à 25%. La qualité de l’enseignement est au plus bas. Le taux de personnes avec le niveau d’école primaire y est plus élevé. La Flandre n’est pas à l’abri des difficultés pour s'adapter à la mondialisation. Bruxelles connaît un chômage très élevé (20%) et une paupérisation croissante mais son statut de Ville internationale et de Capitale des deux communautés lui donne un atout particulier.
L’environnement politique en Flandre est radicalement différent de la Communauté française-Wallonie-Bruxelles. Le centre de gravité en Flandre se trouve au centre-droit tandis que celui de la CFWB se trouve au centre-gauche. Le Sud tient un discours « très 19e siècle et marxisant ». La place de l’Etat est radicalement différente également : Etat-Providence au Sud, plutôt obstacle à l’initiative individuelle au Nord malgré un poids presque tout aussi pléthorique du secteur public. Toute réforme émanant de Flandre est systématiquement bloquée par l’immobilisme PS.
Conclusion du Manifeste : avec 6 millions de Flamands et 3,2 millions de Wallons, on peut former deux pays plus adaptés aux défis. On ne peut attendre que « l’Europe des Régions » vaporise le sentiment national. Le séparatisme est également une chance pour le sud du pays car lui seul créera le choc salutaire aux remises en question.
Demain, la critique du Manifeste par le CRISP.
PS. A lire sur ce thème dans les pages forum du Soir, l'interview de Pieter Leuridan, journaliste à "Gazet Van Antwerpen".
20 juin 2006 dans Belgique, Economie et social | Lien permanent | Commentaires (52) | TrackBack (0)
Aujourd'hui, c'est mon anniversaire. La bonne surprise du jour est mon arrivée dans le fameux baromètre trimestriel de la Libre Belgique où je réalise à Bruxelles le troisième résultat des libéraux de la Région après Jacques Simonet et Armand De Decker.
Anniversaire et actualité aidant, j'ai envie d'évoquer ce quartier Saint-Léonard à Liège où j'ai grandi et passé toute mon enfance. C'était déjà un quartier populaire, mais les immigrés, au demeurant très bien intégrés, étaient surtout Espagnols et Italiens. A l'école primaire de la Vieille montagne, mes meilleurs amis s'appelaient Angelo Arena et Francisco Arguëles. Le quai Saint-Léonard, parallèle à la rue du même nom, comprenait plusieurs rangées de trottoirs, une piste cyclable, une rligne d'arbres et une pente douce vers la Meuse, avec la possibilité de se promener au bord de l'eau. Puis est venue la folie du béton avec la suppression de la pente, des arbres, de la piste cyclable et de toute verdure au profit d'une voie rapide sans âme. Il y eût même le creusement d'un tunnel pour le métro qui ne vit jamais le jour. Un jour, au milieu des années 70, mon père nous annonça le déménagement de l'Ecole internationale (anglophone) qui se trouvait sur le quai vers ... Maastricht, tout un symbole.
Dans le quartier, l'Athénée Royal de Liège II offrait un des premiers enseignements "rénovés". Mes parents étant très réticents devant cette réforme, je me suis retrouvé à l'Athénée de Liège I où l'enseignement restait "classique", ... avant que le rénové n'emporte tout.
19 juin 2006 dans Enseignement | Lien permanent | Commentaires (28) | TrackBack (0)
Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de l'appel du 18 juin, lancé en 1940 par le général De Gaulle, à contrecourant de toute l'opinion française du moment. Trois semaines plus tard, à Vichy, dans la nuit du 9 au 10 juillet, 535 parlementaires issus de la "Chambre du Front populaire" voteront "oui " aux pleins pouvoirs pour le marechal Pétain. Il n'y eut que 80 non et 20 abstentions.
Deux ans plus tôt en 1938, après Munich, Churchill avait eu cette formule devenue célèbre "Ils ont choisi le déshonneur pour avoir la paix, ils auront le déshonneur et la guerre". Lors du débat à l'Assemblée nationale qui suivit le retour de Daladier, seuls deux orateurs s'exprimeront contre les accords de Munich : Gabriel Peri, un communiste qui sera fusillé par les Allemands et Henri Kerillis, un homme de droite pour qui "Munich est une trahison de nos engagements et une victoire décisive de Hitler". Il sera un des premiers à rejoindre Londres dès juin 1940. Un seul socialiste de la SFIO votera contre ces accords : Jean Bouhey, député de la Côte-d'Or, dont le nom est tombé dans l'oubli.
Mais qui s'intéresse encore à tout cela ?
18 juin 2006 dans International | Lien permanent | Commentaires (10) | TrackBack (0)
"Ayaan Hirsi Ali, un choc européen"
"Si même cette victime de l'excision, si même cette élue, cette intellectuelle diplômée de l'université de Leyde, oratrice brillante et courageuse, n'entre pas dans la (nouvelle) dite des "immigrés désirés", qui sera, demain, susceptible d'en faire partie? Qui bénéficiera, en outre, de la part d'humanité que, nulle part en Europe, le "respect des règles" ne peut négliger, sous peine d'abaisser le niveau commun de civilisation?"
Jean-Pierre Stroobants, Le Monde
La facture d'hôtel du président du Congo Brazaville à New York s'est élevée à 81 706 dollars pour 7 nuits (dans une suite à 8 500 dollars la nuit)
The New York Times
17 juin 2006 dans Sans commentaire | Lien permanent | Commentaires (31) | TrackBack (0)
Histoire vécue par beaucoup de parents. A l'école, tout va bien, les résultats sont bons, voire très bons. Puis vient l'examen diocésain ou cantonal et l'enfant échoue ou obtient des résultats très moyens. Pour l'enseignant, il n'y avait pas de problème, mais l'évaluation externe relève qu'il y en a pourtant bien un !
Je crois dans l'utilité des tests standartisés, en français et en mathématiques, à l'échelle de la communauté française, qui permettront aux élèves, aux parents, comme aux professeurs de mieux évaluer les problèmes afin d'y remédier. Nous avions proposé cette mesure dans "L'école de l'échec : comment la réformer ?" et elle vient d'être adoptée par le gouvernement de la Communauté française.
Dans chaque classe, quel que soit le niveau, les résultats des élèves tendent à se distribuer selon une "courbe de Gauss". Mais ces courbes sont parfois très loin de se recouper étant donné les énormes différences entre classes et entre écoles. D'où aussi, l'intérêt de ces tests qui contribueront à mieux renseigner parents et enseignants. Et, à mon avis, pousseront la qualité du "système scolaire" vers le haut : une priorité en communauté française comme l'ont montré les résultats de l'étude internationale PISA.
16 juin 2006 dans Enseignement | Lien permanent | Commentaires (66) | TrackBack (0)
On a déjà salué sur ce blog l'espace "débats" sur le site de La Libre qui constitue un bel espace interactif de liberté d'expression. Certains s'étaient cependant déjà étonnés de la vitesse à laquelle le débat sur "Les caricatures de Mohamed", qui avait recueilli plus de deux mille réactions en quelques jours, avait disparu du forum.
Avec l'actualité wallonne liée aux affaires, on s'étonne davantage de ne rien trouver sur ce thème. Voici quelques sujets qui sont actuellement proposés.
Y a-t-il des limites à l'outsourcing?
L'accident vasculaire cérébral (AVC).
Faut-il plafonner les salaires des patrons?
Comment puis-je réduire mes émissions de CO2?
Faut-il une loi pour encadrer les publicités des banques à destination des jeunes?
Comment sortir de la dépression?
Quelle politique pour règler la situation des sans-papiers?
15 juin 2006 dans Société | Lien permanent | Commentaires (17) | TrackBack (0)
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