Je regrette profondément la tournure et la teneur du message délivré par le Délégué général aux droits de l’enfant dans son rapport annuel, message réitéré et assumé lors de son audition devant le Parlement ce 11 janvier.Je lance un appel au Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour une réaction ferme et appropriée.
Je regrette en effet qu’une nouvelle fois, le message délivré par le Délégué Général aux droits de l’Enfant (DGDE) soit idéologiquement orienté, incite à la victimisation des jeunes radicalisés et à la minimisation des actes criminels. Ce n’est pas ce qui est attendu du Représentant de la Jeunesse.
Ce n’est pas la première fois que je m’insurge par rapport aux propos tenus par le DGDE dans les médias ou ses rapports annuels au travers d’interpellations parlementaires ou de communiqués. Pourtant, au mépris du devoir de réserve qui incombe à sa fonction, le Délégué persiste et signe avec son nouveau rapport. De son côté, le Gouvernement cautionne par son silence ou de vagues déclarations.
Selon le Délégué, « parmi la génération d’aujourd’hui, il y a sans doute des jeunes qui sont prêts au sacrifice pour assassiner des innocents. Il n’existe pas beaucoup d’arguments pour les en dissuader ». Des propos fatalistes parfaitement assumés par le Délégué lors de son audition de ce jour au Parlement. Alors qu’une étude relayée par le journal Le Monde avait clairement montré que « les recrues étrangères de l’Etat islamique sont significativement plus éduquées que leur compatriotes », le Délégué persévère dans la culture de l’excuse puisqu’il évoque « un sentiment d’abandon, de mépris social qui n’est sans doute pas étranger à la violence de certains jeunes et à leur choix d’adhérer à des idéologies assassines et fascisantes ».
Le Délégué avait joint à son rapport annuel une brochure spécialement dédiée aux enfants et aux jeunes. On peut y lire qu’il est possible « de pratiquer sa religion, même de façon radicale parfois, sans pour autant basculer dans la violence » ou encore que certains jeunes sont arrêtés ou surveillés alors qu’il n’existe pas encore toutes les preuves qu’ils risquent de passer à l’acte ou enfin une mention au slogan « Je ne suis pas Charlie » utilisé par ceux estimant que le magazine est raciste. Le rôle du Délégué n’est-il pas plutôt d’encourager l’enfant à s’émanciper et à s’insérer dans la société avec un esprit de compréhension, de paix, de tolérance et d’égalité des sexes, selon les propres termes de la Convention ? Que fait cette brochure sinon conforter les jeunes susceptibles d’être radicalisés ou qui le sont déjà dans le fait que leur combat est juste, compréhensible et défendable ?
Je regrette donc que le rapport annuel du Délégué et sa brochure « Childfriendly » aient pris une fois de plus la tournure d’un plaidoyer militant, d’une incitation à rester dans un esprit de rejet de nos valeurs et d’une minimisation des actes terribles qui portent atteinte à nos sociétés. Je renouvelle donc mon appel au Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour condamner et se désolidariser des propos du Délégué et le rappeler à un esprit constructif et pacificateur plutôt que critique et contre-productif dans l’exercice de sa mission.
Commentaires