Avant chaque sommet européen, notre Premier ministre Charles Michel vient au Parlement pour en exposer les enjeux.
Lors de la réunion de ce matin en vue du Sommet de Bratislava, je lui ai fait part de mes inquiétudes concernant la poursuite de l’immigration illégale à travers la Méditerranée.
Si le flux de demandeurs d’asile est en baisse par rapport à l’année dernière, c’est tout de même 306.000 personnes qui ont franchi la Méditerranée depuis le début de l’année 2016 et le rythme a tendance à s’accélérer avec 13.000 personnes par exemple pendant la dernière semaine du mois d’août.
Or, ces réfugiés sont désormais surtout des migrants économiques qui proviennent en majorité du Nigeria, de Gambie, de Côte d’Ivoire, du Sénégal, etc. Des pays que nous considérons comme démocratiques et qui ne sont pas en guerre.
Pourtant, l’Union Européenne reste impuissante à assurer la sécurité de ses frontières extérieures. J’ai donc fait deux suggestions au Premier Ministre.
D’une part, que l’Union mène des campagnes d’information dans ces pays pour dissuader les candidats au départ et les informer qu’ils n’obtiendront pas de permis de séjour en Europe. Ces pays sont aussi de grands bénéficiaires d’aides européennes au développement et s’ils ne jouent pas le jeu de nous aider à contrôler les migrations ou s’ils refusent de réadmettre leurs nationaux, la coopération au développement devrait être suspendue.
D’autre part, l’Italie ne respecte pas les accords de Dublin qui l’oblige à traiter les demandes d’asile sur son territoire lorsqu’elle constitue le pays de première entrée des migrants. Elle préfère les laisser filer vers la France et l’Allemagne, ce qui n’est pas acceptable.
Les Eurobaromètres qui mesurent régulièrement l’opinion européenne montrent que dans 26 des 28 pays de l’Union, l’immigration est désormais la première préoccupation des citoyens et que c’est dans ce domaine qu’ils attendent le plus une action efficace de l’Europe : un domaine où cependant elle continue à échouer lamentablement.
Comment feindre dans ces conditions de s’étonner de la poussée de partis extrémistes? Si l’Europe veut retrouver une certaine crédibilité, elle doit d’abord avoir une politique migratoire efficace. Rappelons qu’une récente étude de IPSOS a montré que 60% des Belges pensent qu’il y a trop d’immigrés chez nous et 11% seulement (sic) pensent que la présence d’immigrés a eu un apport positif, au grand dam de nos multiculturalistes qui ne cessent d’affirmer que l’intégration est réussie.
Commentaires