Alain Destexhe réclame la création d'une société unique commune à la STIB et De Lijn pour gérer la mobilité dans et autour de Bruxelles
(Communiqué de Presse)
Brigitte Grouwels nous apprend ce matin que le gouvernement bruxellois a émis jeudi un avis positif à propos du projet de la société flamande De Lijn de créer quatre lignes de trams rapides reliant le Brabant flamand à la capitale pour compléter l'offre du RER.
Le gouvernement demande « de lier le choix des tracés aux possibilités de connexion avec le réseau de métro bruxellois, avec le réseau de trams et de bus de la STIB ainsi qu'avec le RER. Les ministres bruxellois souhaitent aussi un nombre d'arrêts dans la capitale en suffisance » (sic).
Le gouvernement supplie presque De Lijn de tenir compte du réseau de la STIB et des Bruxellois. On croit rêver !
Au lieu de penser la mobilité de manière globale comme à Londres ou Paris, à l’échelle de la Communauté urbaine pour couvrir tout l’hinterland socio-économique de Bruxelles, on va voir deux sociétés publiques se faire concurrence sur un même territoire. C’est une société unique commune à la STIB et De Lijn avec une même marque, et un visuel commun qui devrait gérer la mobilité dans et autour de Bruxelles !
De plus, quand on connaît de plus la mesquinerie linguistique des dirigeants de De Lijn qui prône l’usage unique du néerlandais (pas de publicité dans une autre langue, pas de signalétique et d'affichage bilingue dans les communes à facilités,... ), à l’heure où le Grand Bruxelles s’internationalise de jour en jour, cela risque d’être ubuesque comme situation. Le gouvernement bruxellois a de nouveau raté le bon wagon !
Alain Destexhe s’étonne par ailleurs que la STIB, elle, se cantonne à son petit pré carré bruxellois sans s’étendre au delà des 19 communes, notamment dans les communes à facilité fort mal desservies et avec son réseau de métro qui s’arrête aux portes de Bruxelles (Stockel, Herman Debroux, Roi Baudouin,…) alors que c’est le mode de transport plébiscité par les Bruxellois et les navetteurs.
Si la RBC tient tant que cela à améliorer la mobilité des habitants du nord-est de Bruxelles, elle pourrait déjà exiger que la ligne 26 de la SNCB soit mieux exploitée.
Cette ligne, qui est litéralement une ligne RER qui a toujours existé, n'est actuellement exploitée qu'en semaine selon un horaire et une fréquence restreints.
Or la ligne 26 met par exemple Bordet à 6 minutes de la station de métro Mérode (correspondance avec les lignes 1 et 5) et offre une accessibilité aisée au bois de la Cambre (arrêt Boondael), idéal pour les balades le week-end.
Par la même occasion, les Ucclois bénéficieraient tout autant de cette ligne en les mettant également à quelques minutes de Mérode.
Il faudrait certes financer un déficit d'exploitation supplémentaire en élargissant les horaires et la fréquence de cette ligne (4 passages par heure aux heures de pointe au lieu de 3 par exemple), mais la Région ne fait rien d'autre avec la STIB.
Au surplus et moyennant éventuellement quelques adaptations de l'infrastructures (ajout d'aiguillages et de voies de garage?), le trajet des trains sur la ligne 26 pourrait être limité au territoire de la RBC le week-end. En effet, le week-end la demande des navetteurs est quasi inexistante, il n'y aurait donc à priori aucun intérêt à exploiter cette ligne au delà des 19 communes.
Pour l'exploitation le week-end, on pourrait même envisager que la STIB affrête les trains auprès de la SNCB, ce qui faciliterait la mise en oeuvre d'une telle opération. A défaut, la RBC devrait convaincre le fédéral d'ajouter un avenant au contrat de gestion de la SNCB pour requérir l'exploitation de la ligne 26 le week-end, bref, dans le meilleur des cas cela mettrait une éternité à se concrétiser.
Rédigé par : Nicolas P | 02 mars 2013 à 23:11