Après "Dans le nu de la vie", le récit des survivants des marais de Nyamata au Rwanda et "Une saison de machettes", celui des tueurs, Jean Hatzfeld publie "La stratégie des antilopes" (Seuil). Le livre suit la coexistence forcée et obligatoire entre rescapés et génocidaires après la libération de ces derniers par les autorités dans le cadre de la politique de réconciliation "pierre angulaire d'une politique autoritaire et le mot-clef de ses donateurs étrangers". A travers le récit des deux camps, loin de la langue de bois, Hatzfeld montre que, si la vie reprend, la réconciliation est impossible. En cause, entre autres, une inégalité fondamentale entre rescapés isolés qui ont tout perdu et massacreurs qui ont retrouvé liberté, famille et biens ("ils trouvent la réconcilitation très profitable") mais qui n'ont - sans aucune exception ! - jamais demandé pardon ...
Un nouveau livre terrible, dur à lire, que pour cette raison on a souvent envie de laisser tomber et que l'on finit par reprendre car nous sommes ainsi faits que l'on cherche sans fin et en vain à comprendre l'incompréhensible : le génocide, une expérience indicible de l'expérimentation humaine que l'on retrouve avec ses similitudes chez les rescapés juifs comme tutsis.
A lundi
Le livre vient de recevoir ce lundi 12/11 le PRIX MEDICIS.
Rédigé par : gribouille | 12 novembre 2007 à 18:48
Une caricature à méditer, sans trop en rire
SAVE THE PLANET.
http://www.lepan.be/?p=2067
Bonne illustration sur l'hypocrisie des grands machins politico-bureaucratiques
Rédigé par : Pandans Lemille | 05 novembre 2007 à 17:27
Cette affaire rwandaise est pour moi un des mystères de la politique étrangère belge de ces dernières années.
Nous avons (nous avions, devrais-je dire) une armée qui avait une expertise très grande des situations de crise de ces régions. tout le monde consultait les belges - US compris - quand il s'agissait du Congo ou de ses satellites.
Le premier "coin" dans notre crédibilité avait été porté près de 20 ans auparavant, à Kolwezi. Mais les moyens et le know how étaient toujours là.
Revenant au commentaire de Dehaene, similaire à ceux de ses contemporains, rien n'est convaincant. Ni le risque de pertes - on avait déjà eu 10 tués, qui sont morts, on le sait maintenant, pour rien, mais le mal était fait - ni la volonté, on l'absence de volonté d'intervenir, ne justifiait que l'on laisse cette situation dégénérer et couverte au niveau UN uniquement par des soldats "d'élite" Bengalis sous la responsabilité d'un général canadien incapable, aussi familier de l'Afrique que ne le serait un ours blanc dans la savane.
Léger dégout...
Rédigé par : alex | 05 novembre 2007 à 11:38
C'est édifiant d'observer les comportements politiciens, comparer leurs paroles, leurs actes et les faits avérés.
Ceux qu'on nous présente parfois comme des leaders d'opinion ou des meneurs (ex: JL D., entre autres) ne sont jamais que d'habiles joueurs au chat et à la souris. Des pleutres, soucieux de ne pas aller contre le courant qui mesure leur popularité factice. Seule excuse: ça s'observe presque partout dans le monde. Si quelques-uns osent s'affirmer clairement dans la mission dont ils sont investis, la vindicte populaire tâchera de les descendra via audimat avec l'aide de médias irresponsables. Et tout ceci se dit démocratie?
Rédigé par : Simon | 02 novembre 2007 à 22:14
Correction de qques fautes d'orthographe (excuses!) :
Récemment, j'écoutais une interview de l'ex-premier ministre JL Dehaene : "...je constatais que ni les médias, ni la population belge ne souhaitaient une intervention militaire de notre pays ...".
En fait, dans les milieux militaires, dépressions nerveuses et frustations, tellement les militaires belges voulaient intervenir pour arrêter le génocide.
La population ? Tous dans mon milieu de travail, était choqués de voir la non intervention de notre armée, sur place.
Quand aux médias, ceux-ci faisaient témoignage des atrocités et parlaient de "non assistance à peuple en danger".
Il serait opportun (le mot est faible), que certains politiciens mesurent leur paroles, et, aussi, que nous les citoyens, soyons plus critiques par rapport à l'information.
Mes pensées à toutes ces victimes, nos frères à tous, et merci pour les personnalités qui se sont b attues pour établir ces faits de génocide.
Bonsoir à vous tous sur le blog !
@+
Rédigé par : Christian Willame | 02 novembre 2007 à 20:45
Récemment, j'écoutais une interview de l'ex-premier ministre JL Dehaene : "...je constatais que ni les médias, ni la population belge ne souhaitaient une intervention militaire de notre pays ...".
En fait, dans les milieux militaires, dépressions nerveuses et frustations, tellement les militaires belges voulaient intervenir pour arrêter le génocide.
La population ? Tous dans mon milieu de travail, était choqué de voir la non intervention de notre armée, sur place.
Quand aux médias, ceux-ci faisaient témoignage des atrocités et parlaient de "non assistance à peuple en danger".
Il serait opportun (le mot est faible), que certain politicien mesurent leur paroles, et, aussi, que nous les citoyens, soyons plus critiques par rapport à l'information.
Mes pensées à toutes ces victimes, nos frères à tous, et merci pour les personnalités qui se sont b attues pour établir ces faits de génocide.
Bonsoir à vous tous sur le blog !
@+
Rédigé par : Christian Willame | 02 novembre 2007 à 20:40
Orthographe un peu rectifiée, sorry :
"Les professeurs ne débutent leur cours"
Rédigé par : wallagonie | 02 novembre 2007 à 19:41
@ZEBULON
Un professeur n'est jamais neutre. Surtout quand il fait des efforts pour l'être. C'est élémentaire. Le tout est de préciser son crédo avant de commencer son cours. Là, c'est honnête. Peu le font. Hélas.
Mais, si en plus, une entreprise (externe par définition) essaye d'influencer l'enseignement, on peut dire qu'il y a un problème.
Le fait que l'ULG prêche à gauche pour l'essentiel depuis longtemps déjà n'excuse RIEN. Absolument RIEN. Surtout que les professeur ne débute pas leur cour par leur crédo.
Rédigé par : wallagonie | 02 novembre 2007 à 19:39
@Eric
Tout d'abord, cette intervention est un peu déplacée dans un message qui traite du génocide, mais bon, je réponds là où vous êtes intervenu.
"Une bien belle leçon de libéralisme appliqué!"
Pour avoir fréquenté une école (la même qu'Alain Destexhe, quelques années plus tard) où la majorité des profs étaient gauchisants, pour connaître des enfants qui la fréquentent maintenant ... êtes vous réellement assez naïf pour croire que ces mêmes profs n'orientaient pas leurs cours en fonctions de leurs propres convictions politiques ?
Rédigé par : Zébulon | 02 novembre 2007 à 15:45
Hors sujet, dit "eric"
(n'a-t-il pas l'intelligence de placer sa réflexion HORS de ce triste sujet consacré aux GENOCIDES?
Pensez-y donc pour une prochaine séance d'inventivité!
Je vais vous dire que penser de votre leçon de leçon
sous p.ex. République des blogs
Rédigé par : Respectez-les svp? | 02 novembre 2007 à 15:27
Hors-sujet :
Pas mal le dernier numéro de "Question à la une" consacré à la libéralisation du marché de l'énergie : corruption d'hommes politiques (pas toujours wallons et socialistes (le reportage a été tourné par la VRT)), petits arrangements entre des responsables politiques de tout premier plan et le fournisseur d'energie pour retarder une augmentation de prix après les élections...
Un point particulièrement a du intéresser notre blogmaster (qui a défendu ici même le sponsoring de l'enseinement par l'entreprise) : la façon dont le fournisseur d'energie utilise les sommes données aux universités pour influencer le contenu des cours.
Une bien belle leçon de libéralisme appliqué!
Rédigé par : eric | 02 novembre 2007 à 11:58
Aujourd'hui c'est la Fête des Morts, de tous ceux-là, connus ou inconnus qui s'en sont allés vers un au-delà non définissable.
Morts naturels ou morts en Martyrs. Ils vivront symboliquement dans la mesure où nous pensons un peu à eux, où qu'ils soient. C'est ce que je ferai donc, à l'image de beaucoup d'autres gens, sachant que les ramener à la vie relève d'une illusion que je laisse à ceux qui croient dans cette hypothèse.
Comme je suis simplement terrestre, je veux être rancunier. Le sens du pardon ne se justifiera pas ici envers les monstres disparus. A ceux-là, s'il devait exister un enfer, je ne leur souhaite que d'y croupir pour l'éternité et y brûler des douleurs qu'ils ont occasionnées aux autres. Tout en se souvenant de ces monstres pour l'horreur qu'ils ont orchestrée. L'enfer sordide, une métaphore si bien décrite dans les tableaux de Jérôme Bosch! Image aussi de la conduite de tant d'êtres ordinaires nuisibles sur cette planète.
R.I.P., pour ceux qui l'ont mérité.
Rédigé par : Simplement | 01 novembre 2007 à 12:32
H ...montre que, si la vie reprend, la réconciliation est impossible. En cause, entre autres,.
Rwanda, ex-YU, ex-Arménie, ex-Tibet, ex-autres
Les cas sont nombreux où seuls les rêveurs et leurs utopies pourront imaginer l'entente cordiale.
Car la JUSTICE n'a pas pleinement accompli son rôle, tant était immense l'ampleur des désastres.
Le seul cas à peine correctement tranché était des ex-nazis à Nuremberg en 1946. Jugement efficace, à chaud, puis pendaisons exemplaires des grands coupables. Idem à Bagdad. Depuis en Occident, les Badinter, TPI et assimilés ont banalisé les actes les plus atroces: plus de peine de mort à encourir là où elle s'imposait pourtant!
Hypocrisie des soi-disant civilisés.
Rédigé par : Inéquité instituée | 31 octobre 2007 à 16:59
Extrait du témoignage d'un tueur : "Raconter comment on le vivait avec entrain, comme c'était chaud, non. Comment on rigolait en expédition, comment on se distribuait des Primus (la bière locale), on abattait les vaches, on chantait dans les marais, comment on partageait des bagatelles de sexe avec les malchanceuses, comment on concourrait le soir ou on parodiait les agonisants et tous les divertissements consorts, c'est insupportable. Raconter que tout le monde a participé sauf quelques vieillards, des dames et leurs petits enfants, voilà une vérité qu'il faut filtrer."
Rédigé par : Alain Destexhe | 31 octobre 2007 à 15:41