Ce week-end, j'ai donné une conférence devant les anciens de l'UCL de Mons sur le redressement de la Wallonie. Du temps des locomotives à vapeur, il fallait 38 minutes pour aller de Mons à Bruxelles, 41 aujourd'hui.
J'ai aussi participé au dîner annuel de l'association "SOS rapts parentaux" où je représentais Louis Michel, en déplacement, qui s'est beaucoup investi dans cette problématique. J'ai prononcé un bref discours mais j'ai surtout beaucoup appris des témoignages bouleversants que j'ai entendus. Certains n'ont plus eu de contacts avec leurs enfants depuis 5, 10, 15 ans et se battent pour les retrouver. Ces "rapts parentaux" sont en augmentation constante et ils concernent surtout des pays de l'Union européenne, bien davantage que le Maroc ou la Turquie. Dans chaque pays, les juges tendent à protéger "leurs nationaux", ce qui fait qu'il est très difficile pour un parent (il y a aussi beaucoup de pères dans l'association) de retrouver son enfant. Et puis il y a le syndrome de l'aliénation parentale qui consiste à casser l'image du parent absent.
Enfin, débat sur l'avenir de la Belgique à la Foire du livre avec, entre autres, José Happart. Pour lui c'est clair : l'avenir des Wallons passe par l'autonomie totale et l'indépendance de la Wallonie. Et ceux qui, comme moi, se sentent Belges, mais aussi Liégeois et Bruxellois ? Et bien, en allant habiter à Bruxelles, nous avons fait, paraît-il, un choix qui renie la Wallonie et nous serions "hégémoniques et méprisants". Ce rétrécissement identitaire, symétrique de celui des radicaux flamands, a quelque chose d'effrayant. Il ne viendrait à aucun Français l'idée de demander à un Parisien de renoncer à ses racines bretonnes, corréziennes ou bordelaises! Si l'on suit les régionalistes wallons comme Happart ou Van Cau, il nous faudrait toujours choisir une identité plus étroite. A quand la République de Charleroi et le retour à la Principauté de Liège ?
De fait, comme plusieurs d'entre vous le suggèrent, j'essayerais de ne pas mélanger plusieurs sujets. Quant à l'avenir de la Belgique, nous aurons l'occasion d'y revenir...
Rédigé par : Alain Destexhe | 05 mars 2007 à 23:43
@ titeuf et Aline ?
A propos de Monsieur Gendebien.
Pour m'être longuement entretenu avec l'écrivain en question il y a 3 ans, en un tête à tête assez ardu, les idées ne percent pas le plafond du discours.
Tout livre se laisse écrire. Et on peut faire une analyse d'apparence pertinente en restant incapable de tracer la bonne solution pour résoudre la situation réelle (durablement ajouteront les écolos). Sorry.
Rédigé par : Changer : oui ! comment? beuh | 05 mars 2007 à 20:52
Pascal:
parce qu'à ce temps-là, les cheminots étaient un corps professionnel qui ne se serait jamais comparé à des fonctionnaires. Le service à l'usager avait encore un sens.
Depuis lors, les syndicats ont communiqué à tous leurs salariés ce virus du mal-être et de la revendication opportuniste, donc chacun est malade chronique. Sans vaccin disponible. C'est comme avec les rétrovirus: on cherche un bief.
Le syndicalisme constructif reste à inventer. On appellerait bien Damilot l'imaginatif (hihihi) pour en faire une loi correctrice! Problème: lui aussi est contaminé!
Rédigé par : Robin pas syndiqué | 05 mars 2007 à 20:42
Pour l'anecdote , le chemin de fer à vapeur n'a JAMAIS connu de grève !!
Rédigé par : Pascal Sauveur | 05 mars 2007 à 19:52
à Titeuf
Dieu sait que je ne suis pas pour le rattachement à la France, mais M.Gendebien me paraît en effet d'une autre pointure que José Happart. J'ai lu des extraits de son livre et je pense que tout n'est pas à jeter mais vraiment
José Happart me semble lui à jeter.
Rédigé par : Aline | 05 mars 2007 à 18:50
Monsieur EG Simon, le "titeuf", il voulait simplement apporter un peu de nuance pour que l’honnêteté intellectuelle du débat soit sauve. Pas que je défende Happart, mais il n'est pas juste de le réduire à un garde chasse de ses forêts wallonnes quand on connaît l'ambition qu'il souhaite donner au projet européen, une ambition bien délaissée par d'autres.
Par ailleurs, votre grand panier de bouffons aux soi disantes piètres "prestations sociales" ne me convainc guère. Et là encore, vous m'excuserez de vouloir apporter quelques nuances, en particulier concernant Gendebien. La lecture de son ouvrage "la Belgique, le dernier quart d'heure" suffit à démontrer qu'il est loin d'être idiot. Un peu fou, certes, car on le suit difficilement dans son délire rattachiste (moment du livre où l'homme est privé d'un coup de toute sa rationnalité) MAIS force est de constater que son bilan du fédéralisme belge ne manque pas de justesse ; et là est précisément réussie sa mission sociétale : ce Monsieur sait poser les cruels constats que d'autres contournent. Evitons donc svp les grandes généralités pamphlétaires …
Rédigé par : titeuf | 05 mars 2007 à 15:37
Je dois dire aussi que le rapport entre Happart et les rapts parentaux me semblait vague. Mais ça m'a forcé à lire la note. Donc...
Rédigé par : pasmartou | 05 mars 2007 à 14:58
à propos des promoteurs de la "centrifugation belge":
Plutôt que d'anoblir des gens avec titres de comte, baron, chevalier, ... j'aurais mieux aimer que notre roi créa le titre de "sous-baron".
Car de la sorte, au lieu de répartir savamment ses distinctions entre des personnages de nos trois communautés, le souverain aurait pu les concentrer entièrement sur les têtes de "décalés" wallons (le terme est volontairement modéré). Ainsi des Gendebien, Happart, Chapelle d'ici et de là-bas pourraient chacun se flatter d'obtenir une distinction pour n'avoir rien fait de bien malin dans leurs "prestations sociétales".
Dans chaque cour, il faut un bouffon. A défaut d'être porté au rang de sous-baron, Happart pourra toujours jouer au sénateur 2007-2011. Car ainsi le désigna le damoiseau DR sur son podium montois de dimanche écoulé. Notre Excellence dirupinienne a maintenant compris que ses chances d'être un jour Premier sont anéanties! Donc, nommant dans son équipe du P.S. des Happart, des MARTOU-ex-MOC, des Simons-ex-Ecolo-recyclé-PS, Damilot-ex-SNCB-en-retard plus quelques serviteurs rouges-d'hiver-économique, tous les ingrédients sont mêlés dans la soupe électorale pour que l'espoir nobiliaire d'une sous-baronnie puisse voir le jour au profit sous-sous-régional de l'un ou l'autre d'entre eux.
Sur le propos d'un "titeuf": "Happart, c'est un grand européen convaincu".
Voudriez-vous dire qu'ainsi il pourrait se faire inviter - sans payer d'écots - à des chasses à l'ours en Hongrie, au lieu de se contenter de celles au sanglier wallon où il a la réputation d'être un pique-assiette?
Rédigé par : E. G. Simon | 05 mars 2007 à 14:46
C'est vrai que les deux "thèmes" eussent mérité des posts distincts, même concomitants.
Rapts parentaux: Sylvie met bien en évidence une blessure morale et/ou psychique qui affecte grand nombre de jeunes. Il faut noter que beaucoup d'organes associatifs et même des magistrats militent sur la résolution partielle de ces problèmes éducatifs et affectifs.
Père et mère restent deux 'animaux' biologiques parfois dotés d'une même âme...
En cas de conflits et de rupture - ou pire, ces rapt - c'est pas évident de raisonner simultanément l'un et l'autre dans cet appairage afin d'obtenir une solution dans l'intérêt premier de leur progéniture et sa vie future. Ça confirmerait aussi la difficulté accrue dans certains mariages inter-culturels. Mais demain, grâce aux formules juridiques qui font légalement des mariages 'de l'âne et du boeuf' ça va être encore moins simple à trancher!
Rédigé par : L'écartelé | 05 mars 2007 à 14:43
Aurait mieux fallu appeler le poste "Mes activités du week-end".......
Entièrement d'accord avec Tanita. Le sujet des rapts parentaux est un sujet à lui tout seul.
Quant à José Happart, s'il n'y avait pas eu le problème des Fourons où il a souvent été un agitateur plus qu'un homme politique responsable, il n'aurait jamais du arriver à un poste de député. Il y a très longtemps qu'il a atteint son seuil d'incompétence. Pourquoi ne pas le renvoyer sur ses terres. Je n'aime pas dire du mal des gens mais c'est un imbécile.
Rédigé par : Aline | 05 mars 2007 à 14:18
Pas la joie votre week-end ...faut rire 7 min par jour, si non c'est pas bon pour le moral.
Rédigé par : Slavadore | 05 mars 2007 à 14:05
Chère Sylvie, vous avez raison d'évoquer le grand nombre de divorce qui a évidemment un impact direct sur les rapts parentaux et l'aliénation parentale. Pour être précis, en 2005, pour 43.182 mariages, la Belgique compte 30.844 divorces. A Bruxelles, le nombre de divorce est supérieur au nombre de mariage... (http://statbel.fgov.be/figures/d22_fr.asp#3 )
Rédigé par : Philippe Tour | 05 mars 2007 à 12:36
Ma pierre au débat, cher Pierre, c'est de briser les consensus. Je lis le poste, et je ne vois manifestement pas la même chose que tout le monde ici. Je regrette le mélange des sujets, car les deux méritent un débat, sans qu'ils soient entremêlés.
Je voudrais aussi bien savoir l'opinion de Monsieur Destexhe sur l'avenir de la Belgique (pas celle d'Happart à travers "les yeux de Destexhe").
Rédigé par : tanita | 05 mars 2007 à 12:18
Titeuf :
Personnellement, je n'ai pas lu le livre de Van Cau. Mais j'ai un peu suivi sa sortie presse. Et j'avoue que pour une fois, le brave homme n'a pas dit que des bêtises. Disons qu'il a eu des bons mots (son projet politique reste très wallonISTE). Je soulève une de ses phrases, qui illustre bien l'état de la communication entre les communautés de ce pays : "Nous vivons dans un pays où les opinions sont radicalement opposées parce que les médias et les politiques les ont façonnées différemment. Le Flamand se lève le matin en pensant qu'avec moins de Belgique, ça ira mieux pour lui et ses enfants. Le Francophone, lui, espère que l'on n'en parlera pas"
Rédigé par : Philippe Tour | 05 mars 2007 à 11:26
@tanita :
et si vous apportiez une fois votre pierre au débat, plutôt que de persiffler ?
Rédigé par : pierrerimont | 05 mars 2007 à 11:18
Aurait mieux fallu appeler le poste "Mes activités du week-end" ou un truc du genre, parce que là, pour le coup, on voit pas trop le rapport entre "SOS Rapts parentaux" et Happart...
Rédigé par : tanita | 05 mars 2007 à 11:13
Bonjour, j'avoue que le débat sur l'avenir de la wallonie m'intéresse peu (et je n'ai lu ni Happart, ni Van Cau). Par contre, je trouve très intéressant cette question de l'aliénation parentale. Quand on pense au nombre de divorce qu'il y a en Belgique, le nombre d'enfant qui peuvent potentiellement subir ce genre de maltraitance psychologique est ENORME ! C'est très difficile à déceler en plus, car aucun mileu n'est à l'abri. Chaque parent blessé dans une séparation peut être à l'origine d'une sorte de chantage affectif avec son enfant. Ces mecanismes, les parents n'en ont souvent pas conscience. Ne faudrait-il pas des campagnes de prévention sur ce thème ? La santé mentale des enfants d'aujourd'hui, c'est l'équilibre des adultes de demain (et de leur enfant...etc.)
Rédigé par : sylvie | 05 mars 2007 à 11:04
Quelqu'un a-t-il lu le livre de Van Cau ? ça raconte quoi ?
Rédigé par : titeuf | 05 mars 2007 à 10:49
"la voie d'un repli sur soi comme celle sur laquelle s'égare les flamands." : a ce propos, avez-vous vu l'émission de DeFOSSE. Quand on pense que les flamands en viennent à dépenser un budget communal pour changer les plaques de nom de ville et commune en plaque unilingue !
Rédigé par : pierrerimont | 05 mars 2007 à 10:47
Comment peut-on être un européen convaincu et sortir des annêries comme "en allant à Bruxelles, on renie la Walonie et on devient hégémoniques et méprisants" ? Grotesque.
Rédigé par : Philippe Tour | 05 mars 2007 à 10:44
il faut pour être honnête ajouter que si Happart veut un repli sur la Wallonie ; il veut aussi une ouverture sur l'Europe. C'est un grand européen convaincu.
Rédigé par : titeuf | 05 mars 2007 à 10:42
Il ne faut surtout pas répondre au communautaRISME flamand en cherchant un pendant wallon. C'est ridicule. Au contraire, affirmons notre ouverture; notre affranchissement de toutes bassaisses localistes : à terme, nous trouverons bien plus vite notre place dans la mondialisation que par la voie d'un repli sur soi comme celle sur laquelle s'égare les flamands.
Rédigé par : Philippe Tour | 05 mars 2007 à 10:39
"Si l'on suit les régionalistes wallons comme Happart ou Van Cau, il nous faudrait toujours choisir une identité plus étroite. A quand la République de Charleroi et le retour à la Principauté de Liège ? "
Absolument d'accord avec vous monsieur destexhe ! mais je crois que certains hommes politiques en rêvent secrètement !
Rédigé par : pierrerimont | 05 mars 2007 à 10:37