Elio Di Rupo a présenté un bilan du Plan Marshall après 18 mois. Le problème est TOUJOURS le même. On nous donne un CATALOGUE de réalisations (souvent utiles) au lieu d'une EVALUATION des résultats ou des problèmes de mise en oeuvre. Exemple, le nombre de chèques langues (52.122) le nombre d'heures de formation en plus (186.926) ou le nombre de zones franches (77). Pour quels résultats, même provisoires ? La connaissance des langues s'améliore-t-elle ? Y-a-t-il un peu moins de pénuries d'emplois ? C'est là que le bât blesse : l'absence d'instruments d'évaluation ou d'indicateurs de suivi. Aucune institution indépendante (certainement pas l'IWEPS) n'est chargée de mesurer les progrès et les obstacles. Sans doute parce que c'est trop dangereux politiquement.
Les réticences vis-à-vis de l'évaluation (externe, indépendante, honnête) sont un des problèmes majeurs de la gouvernance publique. 186.926 heures (notez la précision) de formations qualifiantes en plus? On pense à l'Union soviétique. Les objectifs des plans quinquenaux étaient toujours dépassés. And so what ?
Une partie dans mon texte précédent a disparu dans le transport. En voici l'intégralité:
"
Quand l'Etat fait reposer toutes ses
dépenses en taxant les bénéfices du travail et en ne taxant quasi
pas les revenus du capital (tant mobilier qu'immobilier), il ne faut
s'étonner que le placement patrimonial apparaissent plus rentable
que l'effort requis pour s'investir dans sa propre formation. En ce,
notre système fiscal est destructeur d'avenir et dévalorise le
travail. Ceci est sans doute pathétique pour nos parents qui ont travaillé
toute leur vie pour constituer une épargne propre à assurer leurs vieux jours."
Rédigé par : Jean-Pierre Lemaitre | 30 mars 2007 à 18:36
Monsieur le sénateur,
Suite à la Conférence que vous avez donné hier soir 27 mars 2007 à
Louvain-la-Neuve avec Pierre Wunsch sur les enjeux du défi wallon et notre
conversation qui en a suivi, je me permet de vous adresser trois textes
que vous êtes libre d'utiliser pour votre Blog.
Le premier est une conférence donnée à Liège le 5 février 2007.
Le second est paru dans la Libre Entreprise du 10 mars 2007,
Le troisième est un mail adressé aux membres de l'Association des
Economistes de Louvain et qui explique les efforts de formation de notre
département.
Ma motivation: je considère que la place des jeunes dans notre économie
wallonne, économie qui n'innove quasi plus, est un enjeux majeur pour son
avenir.
Le plan Marshall ne doit pas simplement se préoccuper du système éducatif
mais bien globalement de la place des jeunes dans l'ensemble de la
société. Ceci dans une optique de cohésion sociale qui était d'ailleurs
souhaitée dans le Plan d'Avenir mais qui n'a pas été "budgétée" dans le
Plan Marshall. Cet aspect implique aussi la gestion des ressources
humaines au sein des entreprises en relation avec une réflexion sur ce que
d'aucun appelle la culture, d'autres les valeurs partagées. A ce propos,
je vous recommande l'article du Monde du 23 mars 2007 page 23 de Philippe
Meirieu "La crise de l'éducation ne relève pas de réformes techniques,
elle relève d'une révolution des mentalités". Si nous n'avons plus de
dépôts de brevets ni d'investissements de wallons en Wallonie, c'est que
notre économie est retombée dans l'infantilisme et la dépendance. "On ne
sort pas de l'infantilisme tout seul: on a besoin de s'inscrire dans des
configurations sociales qui donnent sens à l'attente et permettent
d'entrevoir, dans les frustrations inévitables, des promesses de
satisfactions futures." Transposons en économie, la consommation de demain
ne résultera pas de "la barbarie consommatrice" mais de la frugalité de
l'épargne et de l'investissement. L'ascèse de l'étude est la première des
possibilités du jeune d'investir dans ce qu'il a de plus noble, son
cerveau. Quand l'Etat fait reposer toutes ses dépenses en taxant les
bénéfices du travail et en ne taxant quasi pas les revenus du capital
(tant mobilier qu'immobilier), il ne faut s'étonner que le placement
patrimonial apparaissent plus rentable que l'effort requis pour s'investir
dans sa propre formation. En ce, notre système fiscal est destructeur
d'avenir et dévalorise le travail.
Ceci est sans doute pathéti. Il faut pourtant leur faire comprendre qu'il
n'y a pas d'économie financière possible sans la contrepartie d'une
économie réelle, avec des acteurs humains, et qu'il ne suffit pas de
déposer des billets par terre pour faire croître des usines ou ensemmencer
des champs. La rage taxatoire dénoncée par le MR est surtout tournée
contre le travail.
J'espère qu'adopter ces idées ne vous mettra pas à mal avec votre parti.
Quand à la remarque qui a été faite durant le débat que les intellectuels
de Louvain-la-Neuve ne mesurent pas les enjeux de la crise économique et
financière de leur région, je ne peux que leur recommander de consulter le
site http://regards.ires.ucl.ac.be ainsi que la lecture du texte numéro 3.
Jean-Pierre Lemaître
I.
« Un 6e axe pour un Plan Marshall qui intègre les jeunes »
Fondation wallonne P.-M. et J.-F. Humblet
Liège, « Espace-Wallonie », 5 février 2007.
1. Notre intention ici est de plaider pour une prise en compte des jeunes
travailleuses et travailleurs dans « Les Actions prioritaires pour
l'Avenir de la Wallonie » publié le 30 août 2005.
En plus des cinq axes développés par le Plan, il nous semble qu'il faudra
un sixième axe pour faire place, dans les entreprises, aux jeunes tels
qu'ils arrivent sur le marché du travail.
Bien sûr, il faut continuer l’amélioration du système d’éducation et de
formation, mais nous voulons parler ici d’autre chose. Les entreprises se
déclarent d’ailleurs, elles-mêmes, prêtes à compléter la formation
technique des jeunes et à l’ajuster à leurs besoins d’innovation.
En plus des apports des acteurs de la formation, il s'agit de prendre en
compte le profil social et psychologique des jeunes à leur entrée dans vie
professionnelle, afin de les intégrer dans des entreprises avec des
travailleuses et travailleurs, ainsi que du personnel de cadre, de
diverses générations et de diverses histoires.
2. Dire que les valeurs ne sont pas les mêmes pour les différentes classes
d’âges est un truisme. Et pourtant les politiques de développement de
gestion des ressources humaines en tiennent rarement compte, soit à cause
de l'ambiance générale d'une philosophie du management de type
cosmopolite, qui n’est pas déclinée en fonction de la société dans
laquelle elle s’insère, soit parce que ces politiques se heurtent à des
obstacles organisationnels et réglementaires.
3. En octobre 2006, une agence de recrutement et société de consultance en
ressources humaines se posait la question de savoir si, pour les
entreprises, les jeunes constituaient de bonnes recrues. Le résultat n'est
pas clairement celui qu'on attendait : Sur 212 réponses, 55% disaient
chercher engager des jeunes, 40% disaient que non et 5% n'avaient pas
d'opinion. Une moitié déclarait se confronter dans son fonctionnement
quotidien aux différences de comportements entre générations.
On pourrait pourtant croire que le potentiel humain des jeunes
travailleurs est en soi attractif. L'explication se trouverait entre
autres dans la perception que les gestionnaires ont des comportements des
différentes générations dans le monde du travail. L’enquête les divisait
en trois catégories :
La « génération J »: (30 ans), celle des spin off,
serait plus « égoïste » et centrée sur l’épanouissement personnel, les
évolutions professionnelles et les rémunérations, et serait donc moins
disposée à s’impliquer politiquement dans l’entreprise. La « génération M
» (30 à 44 ans) aurait un esprit d’équipe plus développé et serait par
ailleurs plus centrée sur les résultats. La carrière jouerait un rôle
important pour elle. La « génération BB » (Baby boomers) (plus de 45 ans)
serait motivée par les formes non financières d’appréciation, par la
reconnaissance de leurs prestations et les responsabilités dans le
travail.
Au-delà de l’aspect caricatural de cette enquête, la question du transfert
intergénérationnel des connaissances et des valeurs au sein des
entreprises innovantes et soucieuses du respect de chacun et chacune est
posée. Deux phénomènes se conjuguent : l’un est la représentation que l'on
se fait des jeunes, des moins jeunes et des dirigeants, et l’autre est
celui du comportement effectif que les jeunes peuvent ou non adopter, ou
subir, au sein de l’entreprise. La participation de travailleuses et de
travailleurs de plusieurs générations à un projet commun, évolutif et
innovant, doit pouvoir reposer sur une reconnaissance réciproque des
signes et des codes propres aux diverses générations, reconnaissance
nécessaire pour permettre la communication intergénérationnelle et fonder
de nouvelles valeurs communes.
On a longtemps considéré que se préoccuper des jeunes, c’était se
préoccuper de l’avenir pour l’avenir. En effet, toute organisation, comme
tout être vivant, doit assurer sa reproduction, mais aussi, ce faisant,
son renouvellement. Dès lors qu’une génération se voit obligée de passer
le relais à une plus jeune, elle ne peut exiger de cette dernière d’opérer
en tout comme elle l’aurait fait. Ce processus innovant d’aménagement du
futur au présent fonde des collaborations entre générations qui aménagent
les transitions et ne perdent pas la mémoire et les expériences
collectives.
En ce sens il nous semble que l'innovation sociale devra, dans le rapport
aux « jeunes », constituer une composante d’un 6e axe prioritaire du Plan
Marshall wallon. Ce dernier coordonnerait des voies budgétaires pour des
aménagements économiques et sociaux. Et, pour la cause, il faudra
explicitement y associer les interlocuteurs sociaux. En préciser le
contenu constitue une tâche considérable. Ce rassemblement d’actions en
un 6e axe du Plan d'Actions Prioritaires a pour enjeu une société plus
humaine et plus innovante.
Jean-Pierre Lemaître, Licencié et Maître en Sciences économiques (UCL,
ECON-IRES), coéditeur, avec Bernard Hanin, aux Presses Universitaires du
livre « Le plan d’actions prioritaires de la région wallonne »
http://www.econ.ucl.ac.be/ADEL/folder_actionsprioritaires.pdf
[email protected]
Caroline Sappia, Chargée de projet à la Fondation Wallonne P.-M. et J.-F.
Humblet
[email protected]
Un texte plus long est disponible sur :
http://www.econ.ucl.ac.be/ADEL/6e_axe.LaLibreEntreprise.html
III.
L'UCL rencontre ses mécènes. La Libre" Lundi 26/3/2007 Page 13, article de
Sophie Devillers
"L'UCL rencontre ses mécènes" sur
http://www.lalibre.be/article.phtml?id=3&subid=85&art_id=339464
Résumer pour l'ADEL:
L'UCL (Cécile Vander Borght, Pro-recteur à l'enseignement) soutiendra des
projets d'insertion des jeunes diplômés dans le monde du travail en
organisant au moins un séminaire sur ce sujet avec les étudiants de toutes
les spécialités. Objectif fixé : 2010.
L'UCL entend préparer ses étudiants à leur vie professionnelle en les
aidant à formuler un projet professionnel et à le développer.
Les entreprises (Vincent Reuter, Union Wallonne des Entreprises) demandent
davantage de points de rencontre avec les étudiants. Cette demande émane
surtout de la part des PME (Petites et moyennes entreprises) et les TPE
(Très petites entreprises). Ceci afin de permettre aux futurs diplômés de
réaliser le volume du travail élévé qu'ils auront à prester.
Les entreprises demandent d'orienter les stages et les mémoires (TFE :
Travaux de Fin d'Etudes) vers des activités "utiles" à leurs besoins.
Pour les entreprises, un diplôme d'enseignement supérieur sans langues n'est
qu'un demi-diplôme.
Les entreprises souhaitent voir l'UCL promouvoir les formations dans les
filières scientifiques qui ne fournissent pas assez de diplômés.
Les entreprises apprécient les formations continues tant que continuées et
souhaitent faire partie du conseil stratégique de l'Institut de formation
continue.
La nouvelle "Economics School of Louvain" a eu pour objectif de concilier
les préoccupations des étudiants et des futurs employeurs en élaborant le
"Master 120 en sciences économiques, orientation générale à finalité
spécialisée", plus communément appelé "Master spécialisé en sciences
économiques". Le détail du programme est repris sur :
http://www.uclouvain.be/45401.html
Rédigé par : Jean-Pierre Lemaitre | 30 mars 2007 à 17:35
Le PS et CDH vont nous pondre un résultat bidon juste avant les élections de 2009.De toute façon les seuls socialistes intelligents sont au pouvoir , le reste , les petits QI ne servent qu' à voter.Alors pourquoi les rendre intelligents , pour qu'ils votent autrement après s'être ouvert les yeux ? Il faut que cela reste ainsi !!
Rédigé par : Pascal Sauveur | 12 mars 2007 à 17:15
Manque aussi une optique résultats. Si les grands fondamentaux économiques (chômage, PIB régional, PRB/habitant) ne bougent pas, c'est constitutif d'échec. On ne les paie pas pour essayer mais pour réussir. Pas pour chercher mais pour trouver.
Rédigé par : Alexis de Tocqueville | 12 mars 2007 à 11:03
Abordant la question par ces chiffres-là, DiRupo ne fait que décrire l'intensité des subsides déversés vers ses organismes "générateurs d'heures-fonctionnaires". Des subsides ponctionnés d'abord dans la poche de nos concitoyens. Que demander de plus à ce narcissique noeud-pap ayant avant tout en vue de se placer aux élections de juin 2007, lui et ses acolytes rouges?
Demandez par contre à nous, salariés, ce qui compte d'abord pour notre famille: le revenu NET, après tous impôts acquittés.
La LENTEUR étant l'ennemi du bien pour notre Wallonie, gagner du temps (Donnez-moi 10 ans disait le même DR !) ce n'est qu'un pis-aller, une couche cosmétique pour masquer l'incurie de son système rouillé!
A quand un bilan chiffré des EFFETS-TEMPS des "5-6 pôles" en termes économiques, avant de parler de nouvelles dépenses sociales? Puis un questionnement sur ce que ces pôles présentent d'original par rapport aux "grappes" lancées sous la période 1999-2004? Au fond, qu'en reste-t-il de ces dernières, après que le noeud-pap se soit empressé de les gommer?
Rédigé par : Parlons concret | 12 mars 2007 à 10:28